CHAPITRE I ; Il était une fois...
«Entre nous, j’étais destinée à devenir médecin. Comment aurais-je pu faire autrement, avec un père neurologue, une mère pédiatre, et un grand-père cardiologue ? Je n’ai jamais connu que ça et pour tout vous dire, ce qui parait logique d’ailleurs, la médecine a toujours été ma passion. » « Mamy…on ferait mieux d’y aller, ils ne viendront pas » après avoir prononcé ces quelques mots, je regardai derrière moi, puis à ma gauche et enfin pour terminer à me droite. Non, ils ne viendraient pas, une heure venait déjà de s’écouler et j’en avais plus qu’assez. Il était quatre heures trente cinq et je n’avais même pas encore fait mon devoir sur les multiplications par sept, en plus j’allais louper mon dessin animé préféré si ça continuait…
« Mais ma chérie. Ton papa m’a dit qu’il allait se libérer, il viendra, quant à ta maman, on verra bien. » Je poussai un soupire en entendant ces paroles, maintenant c’était certain j’allais le louper mon dessin animé, mamy n’était pas prête à partir aujourd’hui, c’est surement parce qu’elle sait que demain je suis en congé pédagogique, mais quand même. De toute façon, papa est trop occupé à soigner des cerveaux pour venir et maman s’occupe des petits enfants malades, alors bon.
« Mamy, je m’ennuie, j’aimerais vraiment rentrer. Tu sais ce matin papa m’a dit qu’il avait une très grosse opération du cerveau aujourd’hui. Alors, je ne pense pas qu’il viendra. » Elle me regarda avec un sourire tendre et chaleureux affiché sur son joli visage ridé. Ma grand-mère, c’est ma seconde maman, c’est avec elle que je fais mes devoirs, c’est elle qui vient vérifier si je me suis laver les dents le soir, si je finis bien mon assiette, si ma boite à tartine est vide quand je rentre à la maison et la plupart du temps c’est elle qui me met au lit.
« Tu es certaine de ne pas vouloir encore attendre un peu ? » J’ai réfléchis pendant un instant à cette question. J’avais vraiment envie de voir mon papa, et peut-être ma maman aussi mais j’avais une chance sur cent qu’ils viennent ce soir…
« Oui, je suis certaine. Je suis fatiguée aujourd’hui… » Mamy se leva, je fis de même avant de jeter un dernier regard tout autour de moi. Quelques minutes plus tard, on marchait sur le parking main dans la main direction la voiture.
« Kiara attends ! Reviens, tu as oublié ton sac à dos ! » Prête à fermée la porte d’entrée pour rejoindre mon père dans la voiture, j’entendis la vois de ma mère m’appelant. En courant, je me dirigeai à nouveau vers la cuisine pour la retrouver et surtout pour prendre mon sac. Oui, j’allais dormir chez Aeden, ma cousine, ce soir. Tout en prenant mon sac je fis la bise à ma mère, qui m’enlaça.
« Oh maman, je n’ai plus cinq ans… » Elle se mit alors à rire, d’un rire franc et non moqueur.
« Non, tu en as déjà onze… Mais tant que tu n’en auras pas dix-huit tu resteras mon bébé et je continuerais à t’ennuyer. » Quand notre étreinte fut finie je lui adressai un sourire sincère et chaleureux, avant de reprendre la parole ;
« A demain maman. Prend bien soin de la petite cancéreuse ! » Je lui refis une bise et m’en alla aussitôt rejoindre papa dans la voiture. Aeden habitait seulement à dix minutes d’ici à pied, mais comme il faisait noir et que papa était la ce soir, il préférait aller me conduire. Et je dois bien avouer que ça ne me dérange pas, pour une fois que je suis avec l’un de mes parents.
« Alors ton opération ? Tu as réussis ? » Ça peut paraitre étonnant mais je voulais vraiment savoir comment ça c’était passé, ça m’intéressait beaucoup d’ailleurs.
« Oui, ça s'est bien passé. Mais assez parler de moi, tu as fais quoi aujourd’hui ? » Ma journée n’avait pas été très mouvementée, je l’avais passée avec mon grand-père pour une fois, comme il est un peu nostalgique il n’avait pas arrêté de parler de médecine, des cas marquant dont il avait du s’occuper… J’avoue je n’ai pas tout compris, c’est encore un peu trop compliqué pour moi mais j’ai trouvé le sujet passionnant.
« J’ai été chez grand-père. On a beaucoup parlé. » Il sourit avant de me répondre ;
« De médecine, je parie. » On ne parla plus pendant un court instant, on était bientôt arrivé chez Tonton et ensuite papa allait repartir, direction l’hôpital je suppose.
« Tu sais quoi pa’ ? Plus tard, j’aimerais être médecin, comme toi, maman et papy… » Il ne répondit pas, et se gara dans l’allée avant de sortir de la voiture et de me conduire jusqu’à la porte. Tout en frappant il me dit alors ;
« ça c’est une bonne idée ma puce. » après ces quelques mots, il m’enlaça.
CHAPITRE II ; Stanford, nous voilà !
« - Tu verras Kiara. L’université de Stanford est l’une des meilleures écoles de médecine. J’y ai étudié, je suis sorti premier de ma promotion. Ta mère y a fait ses études, elle est également sortie première… Tous les meilleurs médecins sont passés par là. – Merci papa, maintenant tu viens de me mettre la pression. » « Je sais pas toi, mais moi je me sens toute bizarre. » Debout, devant l’université de Stanford en compagnie d’Aedan, j’étais en train de stresser. Je dois bien avouer, que c’est un peu de la faute de mon père qui m’a mit la pression avant-hier soir avec son discours sur l’université, en gros il a essayé de me faire comprendre ; tu dois être la meilleure. C’est bien mon père ça… Tendis que ma mère m’encourage, lui il me met la pression.
« Décontracte-toi, ce n’est qu’un bâtiment. Un très vieux bâtiment, rien d’autre. Ok ? » Sincèrement, ça ne m’aidait pas, mais j’essayais de me convaincre, que ce n’était qu’un tas de brique... On ne dirait pas comme ça, mais en même temps j’étais vraiment très excitée de faire mon entrée à l’université, c’est juste que c’est un peu intimidant.
« Franchement, tu ne trouves pas ça génial ! ? On y est enfin ! On est enfin à l’université ! » En effet, depuis le temps qu’on attendait ce moment ma cousine et moi. Je lui souris tout en lui prenant la main. On se calme, ne prenez pas cela pour un juste homosexuel, loin de là, on est juste très soudée.
« Tu as raison, ce n’est qu’un bâtiment et tu sais quoi je n’arrive toujours pas à réaliser qu’on va enfin débuter nos études de médecine ! » C’est un rêve, enfin le début de mon rêve, ça me prendra encore quelques années avant qu’il se soit entièrement réalisé, s’il se réalise bien sur… Parce que bon, tout le monde ne réussit pas dans le domaine de la médecine, beaucoup abandonne et beaucoup se font recaler. Après encore quelques instants à contempler le bâtiment, Aeden me tira vers l’immense porte de la bâtisse, il était tant de faire notre entrée.
« Faites place aux nouvelles magnifiques étudiantes en médecine qui vont tout déchirer. » J’explosai de rire en entendant cela, tendis qu’elle ouvrait la porte, j’ajoutai ;
« Oui, faites place ! Stanford nous voilà ! » Pendant un moment on entendit nos rires résonnés dans tout le couloir, l’année s’annonçait bien, sans aucun nuage à l’horizon, tout à coup mon stress s’envola et la sérénité mêlé à l’excitation m’envahirent.
« Hey Kiara ! Attends ! » Je venais de sortir du cours de M. Preston accompagnée de Aeden, quand j’entendis cette phrase. Etonnée je me retournai dans l’espoir d’apercevoir mon interlocuteur, en une seconde mon visage impassible se transforma en une légère grimace. Jason Littleton, garçon très mignon, charmant, qui se fait passer pour quelqu’un ayant des difficultés niveau étude pour draguer les filles… En gros, le mec le plus exaspérant de l’université, enfin pour moi. Aeden qui voulait absolument me caser avec quelqu’un, me fit un clin d’œil et s’en alla un peu plus loin. Oui, c’était difficile pour elle de comprendre que je ne voulais pas m’encombrer de quelqu’un pendant mes études. Avant que Jason ne me rejoigne je fis d’ailleurs les gros yeux à ma cousine qui m’ignora royalement, je n’avais pas envie d’être seule avec ce type…
« Jason ! Que veux-tu ? » Dis-je en affichant un sourire forcé sur mon visage. J’allais vraiment péter un câble s’il me demandait de l’aider pour quoi que ce soit, encore. Car oui, ce ne serait pas la première fois et croyez-moi c’est très difficile d’ignorer ses avances, pas parce qu’il est craquant, juste parce que c’est un boulet, un vrai. Pendant un moment il ne dit rien. Voulait-il laisser planer le suspense ? C’est quand je me posai cette question qu’il reprit la parole ;
« Dit-moi, toi qui est une des premières de la classe… Aurais-tu compris ce que Preston a radoté pendant cette heure-ci, parce que pour tout avouer, je n’ai rien pigé, pas un seul mot. » En entendant cela, mon sourire de façade disparu. Il le remarqua et fronça les sourcils, avant de reprendre son air charmeur et complètement innocent. Innocent ? C’est bien ironique, pour quelqu’un qui s’est tapé la moitié de l’université.
« Euh’… Tu ferais mieux de demander à quelqu’un d’autre. Je suis plutôt pas mal occupée en ce moment. » Aussitôt, il répliqua ;
« Comment ça, occupée ? Tu vois quelqu’un d’autre que moi ? » Dit-il en rigolant, et aussi en sous-entendant quelque chose, évidemment. A ce moment précis, j’étais complètement désespérée. C’est pire qu’un parasite ce mec, pas moyen de s’en débarrasser.
« Tu sais quoi ? Et bien oui. Tu as vu juste, je vois bien quelqu’un d’autres. » Après ces quelques mot, je fis signe à Aeden de venir et quand elle fut prés de moi je repris ;
« Jason, tu connais surement Aeden, et bien c’est elle… la personne en question. » J’eu l’impression que le sol se déroba sous les pieds du pauvre Jason, tendis que ma cousine de son côté riait aux éclats, d’ailleurs elle ajouta ;
« Oui, ça va faire bientôt deux mois. » Après ça, je peux vous assurer que je n'entendu plus jamais reparler de lui, pendant un moment la rumeur circula sur Aeden et moi mais personne n’y cru vraiment, normal en sachant qu’on est cousine… Enfin, personne n’y cru, sauf cet imbécile de Jason.
« Je suis fière de toi mon ange » Je souri à ma mère et la serra dans mes bras avant de me retourner vers mon père, qui venait de poser une de ses mains sur mon épaule ;
« Tu vois, je t’avais bien dit que tu terminerais première. Tu peux être fière de toi, tes efforts ont payés. Pour ma part je suis très fière de toi ma chérie. » J’étais très heureuse et émue, sur le coup je ne savais même pas quoi répondre à mes parents. Je ne pensais pas terminer une des mes années de médecine en première place, c’était pour moi une très grande récompense et maintenant Aeden et moi étions à égalité. Pour tout vous dire, on a toujours été un peu en compétition, ça a toujours été quelque chose qui pimentait notre amitié, mais on ne sait jamais disputée pour cela, d’ailleurs quand l’une « gagnait » si je peux dire, que ce soit elle ou moi, on se réjouissait toujours pour elle. Enfin, jusqu’à présent en tout cas…
« Merci. Je suis très surprise et très heureuse. Je suis contente que vous soyez fière de moi… » Aussitôt ma mère ajouta ;
« Mais voyons ma chérie, nous avons toujours été fière de toi, première ou pas. » Sur le moment, j’ai eu envie de pleurer mais je me suis abstenue, si je me mettais à verser des larmes, tout le monde allait s’y mettre, que ce soit de joie ou pas, alors bon.
« On ferait mieux d’y aller, Mamy et Papy nous attendent au restaurant. »
CHAPITRE III ; Ce ne sont plus des cadavres qu'on a entre nos mains, mais des vraies vies.
« Chacun de vous arrive ici aujourd’hui rempli d’espoir et prêt à se jeter dans le jeu, il y a un mois vous étiez en fac de médecine, les médecins étaient vos professeurs. Aujourd’hui c’est vous les médecins. Huit d’entre vous choisirons une spécialité plus facile, cinq craquerons sous la pression, deux serons prié de partir. Vous êtes sur la ligne de départ. C’est votre arène. Votre façon de mener le jeu, ne dépend que de vous. »« Il est mort Addie… » Un air triste et désespéré affichée sur le visage je pris place à côté de ma cousine dans la salle de repos des internes. C’était le premier patient que je perdais, et franchement je ne pensais pas que ça me ferait cet effet là. Á l’université on ne s’imagine pas du tout ça, en même temps on n’a pas de vraies vies entre nos mains, ce sont juste des cadavres.
« Ce n’est pas de ta faute ma Kiki. Tu le sais hein ? » C’est vrai, ce n’était pas vraiment de ma faute mais n’empêche que je me sens coupable. Ce jeune homme âgé à peine de dix-huit ans était venu au départ pour de simples crampes à l’estomac et voilà que maintenant il se retrouvait à la morgue. Alors dans un sens, non je ne peux pas m’empêcher de penser que je suis un peu responsable de sa mort, j’aurais du mieux le surveiller.
« J’aurais du mieux le surveiller Aeden, il est juste venu pour des crampes à l’estomac et voilà qu’à présent il est décédé. » J’espérais que je n’allais pas ressentir ça pour chaque patient que je perdrais, sinon j’étais mal partie et ça voulait dire que je n’étais pas faite pour ce métier, pas du tout même.
« Viens là… » Soupira t’elle avant de me prendre dans ses bras. Je ne sais pas comment je ferais sans elle, c’est en quelque sorte mon pilier, c’est elle qui me réconforte quand je vais mal et qui me comprend le mieux.
« Il faut bien que tu te dises que s’il est mort, ce n’est pas parce qu’il avait de simples crampes, c’était bien plus que ça et tu ne pouvais rien y faire. » Je poussai un soupire, j’étais exténuée et la perte de Mickael Lawrence n’avait rien arrangé, au contraire.
« Tu as probablement raison… » Après ces quelques mots, c’est en pensant à Mickael que je m’endormis dans les bras d’Aeden.
« Dégage de là, Addie ! » Dis-je en poussant légèrement mon amie pour passer devant elle et accueillir si je peux dire le nouveau patient qui venait de faire son entrée à l’hôpital ; un type tombé d’un immeuble de six étages, croyez-moi, ce n’était pas beau à voir mais ça m’excitait déjà d’avance.
« Hey ma Kiki ! Tu va te calmer d’abord et ensuite DÉGAGER LE PASSAGE ! » Arrêtée dans mon élan et poussée vers la gauche, je me retrouvais collée au mur, c’est qu’elle y allait pas de main morte mon Addie mais elle n’aura pas ce patient, il était pour moi, un point c’est tout. Je courus donc pour la rattrapée et lui lança tout en la dépassant ;
« Oh non non ! Il est pour moi celui-là ! » Malheureusement, elle est coriace et ne lâche jamais aussi vite l’affaire, pour mon plus grand désespoir.
« N’y pense pas Kiara ! Dois-je te rappeler que le dernier patient qui a passé ces portes en mille morceaux a été pour toi. C’est à mon tour ! » Après ces quelques paroles, elle me tira la langue et essaya de s’en aller, mais je lui attrapai la main avant qu’elle puisse faire quoi que ce soit. Non mais ! Ça n’allait pas se passer comme ça, surtout que je n’avais pas oublié qu’elle me devait ce patient, oui, j’ai une mémoire d’éléphant.
« Je te signale, qu’il y a deux semaines tu as eu deux patients gravement blessés l’un à la suite de l’autre. Dont un qui est passé sous un bus en plus ! » Elle ne m’écouta pas et partit rejoindre le Docteur Hamilton, qui ne l’écouta pas non plus et s’en alla avec le patient, apparemment il n’avait pas la tête à choisir un interne, ou alors il avait déjà mit sur le coup quelqu’un d’autre. Contrariée, Aeden revint alors vers moi et garda le silence pendant une minute avant de lâcher quelque chose complètement hors sujet ;
« C’est moi ou le Docteur Reagan est en train de mater tes jolies fesses ? » Je n’eu même pas le temps de répondre que le Dr Reagan en personne m’adressa la parole ;
« Blondie, tu es avec moi, je viens d’être bipé pour le type qui est tombé de six étages, dépêche ! » J’écarquillai les yeux, et un sourire triomphant s’afficha sur mon visage malgré le fait que je déteste être appelée blondie tout ça parce que moi et madame ici présente avons le même nom de famille.
« Maintenant je suis fixée, il était bien en train de mater tes fesses ! » Tout en courant, je lui criai ;
« N’importe quoi Add’ ! »Seule à la cafétéria, j’étais en train de déjeuner, de déjeuner sacrément en retard puisqu’il il était déjà trois heures et demi. A vrai dire, j’avais été très occupée avec M. Clarence, le type qui est tombé de six étages. J’étais en train de réfléchir à ce que m’avait dit Adean à propos du Dr Reagan tout en mangeant une fritte quand je fus sortie de mes pensées par une voix masculine ;
« Alors Dr Roumanof, ça vous tente un verre, ce soir, au bar d’à côté, en ma compagnie ? » Quand je me suis rendue compte que mon interlocuteur n’était autre que Nolan Reagan en question, j’ai bien faillis m’étouffer avec ma fritte. Sur le coup, je suis restée bouche bée. Que dire ? Certes Nolan Reagan est un homme vraiment charmant, intelligent et autant dire ce qu’il en est, il est divinement beau, mais je n’avais aucune envie d’aller boire un verre avec lui, pour la simple et bonne raison qu’il est mon titulaire et que ce n’était pas prévu dans mon programme de sortir avec un homme. Franchement, je n’ai pas que ça à faire et je me suis promis de ne pas m’engager, même si enfin de compte un verre ne m’engageait à rien, mais tout de même. Quelque peu prise au dépourvu je répondis ;
« Euh’ c’est-à-dire que je suis…enfin, ce n’est pas une bonne idée, je ne préfère pas » j’engouffrai ensuite quelques autres frittes dans ma bouche, tout simplement car je ne savais que faire et que je me sentais très gênée puisqu’il était en train de me fixer.
« Oh, je vois. » dit-il avant d’ajouter à l’intention d’une fille se trouvant à la table juste derrière moi
« Warhols, je vous attends au bloc dans trente minutes. » Cette fois-ci, c’est avec du soda que j’ai faillis m’étouffer, pendant un moment je restai inerte, regardant mon titulaire s’en aller, puis je me décidai enfin à me lever et surtout à courir pour le rattraper. Quand je fus à quelques pas de lui, je lui lançai ;
« Mais c’est mon opération ! C’est moi qui étais censée aller au bloc avec vous et pas Betty Warhols ! » Non je n’allais pas laisser passer ça, il m’avait mit sur le cas de Monsieur Clarence ce matin, il ne pouvait quand même pas me le retirer comme ça et me priver d’aller en salle d’opération. Lentement, Nolan se retourna afin de me faire face ;
« J’ai changé d’avis » puis il reprit sa marche.
« Quoi ?? Comment ?? Qu’est… » Il continua à marcher, sans me regarder quand je compris enfin. Mon titulaire était-il vraiment en train de me faire du chantage ? Non je devais surement rêver… je tentai tout de même le tout pour le tout ;
« Très bien…mais un seul verre, alors. » Je n’avais en effet pas tort, puisqu’après ces quelques mots, il s’arrêta et revint vers moi.
« Un seul verre, même si je suis certain que vous en partagerez bien plus qu’un avec moi, ce soir… » Je fronçai les sourcils tout en écoutant la suite ;
« On se voit au bloc, dans trente minutes. »« Je ne sais pas comment l’expliquer, il est juste bizarre en ce moment » dis-je tout en passant ma blouse bleue claire. Depuis maintenant dix minutes, Addie et moi étions en train de discuter de Nolan, qui avait un comportement étrange ces temps-ci. Comme par exemple la dernière fois, il avait abordé le sujet « enménagement » si je peux dire, alors qu’il sait très bien ce que j'en pense, pas question d’emménager avec lui pour le moment, je suis très bien chez moi. Bref, j’avais simplement sous-entendu que ce n’était pas encore pour maintenant, que c’était pour dans très longtemps d’ailleurs et il s’est mit à me hurler dessus. J’avoue j’en ai un peu marre de ses sautes d’humeur qui durent depuis trois semaines.
« C’est surement le cap des un ans. Je ne vois pas ce que ça pourrait être d’autre. » Ironique tout ça. C’est vraiment ma cousine qui était en train de me parler du cap des un ans, alors qu’elle ne l’avait pratiquement jamais dépassé ce fameux cap. Oui, Aeden préfère les coups d’un soir, enfin pour le moment, j’espère que ça finira par lui passer.
« Toi, la grande Aeden, tu me parles de ce cap ? Dis-moi, combien de fois l’as-tu dépassé ? » Illico, elle ouvrit la bouche mais la referma direct. J'ai eu l’impression qu’elle tourna sa langue sept fois dans sa bouche avant de reprendre la parole ;
« Ça, c’est personnel… » je me mis à rire, avant de la laisser continuer ;
« Et sincèrement, je pense qu’il a juste envie d’avancer, de construire quelque chose de bien réel avec toi… mais comme tu ne fais aucun effort… » J’écarquillai les yeux avant de répliquer ;
« N’importe quoi Add’ ! Comme si je ne faisais pas d’efforts ! » ma cousine me regarda longuement avant de me répondre ;
« Parfois Kiki, j’ai l’impression que tu as peur de t’engager, enfin d’avancer en tout cas… » Je n’eu pas le temps de répondre que nos bipeurs se mirent à biper.